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Colloques

Voici la liste des colloques organisés en 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018 par l’Association science et bien commun. Des vidéos ou des présentations powerpoint sont disponibles pour plusieurs des communications proposées sur la chaine YouTube ou la chaine Vimeo de l’Association.

2018 : Colloque  « La liberté universitaire et la responsabilité scientifique : deux valeurs en quête de sens », Université du Québec à Chicoutimi, 8 mai 2018

La liberté universitaire est un principe qui remonte aux premières sociétés savantes. Elle avait alors pour but de protéger les savants contre les pressions exercées sur eux par des pouvoirs externes, notamment politiques ou religieux. Actuellement, cette liberté paraît menacée. Dans les pays du Sud, les guerres, le manque de ressources ou les conflits lui nuisent directement. Dans les pays du Nord, elle est limitée par les orientations des politiques de recherche et d’innovation, la crise financière des universités, mais aussi par les tentatives de certains gouvernements d’empêcher des scientifiques de parler aux médias. La liberté universitaire n’est-elle que la liberté de choisir son sujet de recherche ou de s’exprimer dans l’espace public? Que pourrait-elle être de plus dans le système-monde actuel de la science?

Étonnamment, le rapport de la liberté universitaire avec la responsabilité sociale de ceux et celles qui la revendiquent est rarement discuté dans l’espace public scientifique. Est-ce en raison du dogme positiviste qui freine la réflexion des scientifiques sur les effets de leurs travaux dans les sociétés où ils circulent? Le sentiment d’impuissance qui se répand chez des scientifiques en manque de liberté peut-il les amener à restreindre leur sentiment d’être responsables de ce qu’ils ou elles font? Les conduire à se satisfaire d’être comptables de leurs activités financières devant telle ou telle instance de reddition de comptes? Pourtant, une véritable responsabilité scientifique paraît aujourd’hui essentielle en raison de la place immense que prend la science dans la vie sur Terre. Comment les scientifiques qui fournissent données, théories et interprétations pourraient-ils ne pas être tenus responsables de l’existence des savoirs ainsi utilisés et de leurs effets? Que signifie une liberté sans responsabilité?

Notre colloque propose de discuter de ce couple liberté/responsabilité au fil de quatre tables rondes explorant chacune des points de vue et des expériences contrastées. La première permettra des échanges sur le couple liberté/responsabilité dans la vie scientifique du Québec, en milieu universitaire (sciences sociales et médecine) et collégial. La seconde abordera ce couple du point de vue du système normatif qui caractérise le régime des savoirs et des disciplines du système-monde de la science. La troisième fera entendre l’expérience de chercheurs du Niger, d’Haïti et d’Algérie pour qui les mots liberté et responsabilité peuvent avoir un sens différent. La quatrième présentera le point de vue de la société civile sur la liberté et la responsabilité des scientifiques grâce à une réflexion sur les 10 ans du livre Noir Canada et sur la qualité du débat public. Tout au long de ces tables rondes, un schéma des principales idées évoquées sera dessiné en direct dans une carte heuristique qui sera perfectionnée au cours de la séance plénière. Ce schéma servira de trame à la préparation d’un futur livre.

2018 : Colloque « Plateformes, archives et bibliothèques numériques en libre accès : enjeux, possibilités et effets sur la recherche en sciences humaines et sociales dans la francophonie », Université du Québec à Chicoutimi, 9 mai 2018

En 2018, la bibliothèque numérique francophone Les Classiques des sciences sociales fête ses 25 ans. Lorsque ses activités ont commencé, les projets de diffusion des publications scientifiques en libre accès étaient peu nombreux dans le domaine des sciences humaines et sociales au sein de la francophonie. Les initiatives se sont multipliées à la fin des années 1990 et au début des années 2000. On peut mentionner, entre autres, la mise en place de portails de revues (Érudit, Revues.org, Persée), d’archives ouvertes (HAL-SHS) et de dépôts institutionnels, de plateformes de livres et de bibliothèques numériques (OpenEdition Books, Manioc [bibliothèque sur la Caraïbe, l’Amazonie et le Plateau des Guyanes], Bibliothèque idéale des sciences sociales, etc.). Des organismes, comme le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA), ont également commencé à offrir une partie de leurs publications en libre accès. Toutes ces initiatives contribuent à une meilleure diffusion et une meilleure visibilité de la production scientifique ainsi qu’à son accessibilité. Cette question est particulièrement importante dans les pays du Sud, mais également pour différents publics des pays du Nord tels que les chercheurs indépendants, le personnel enseignant du collégial ou encore les acteurs de la société civile. Or, aujourd’hui, Les Classiques des sciences sociales font face, tout comme les autres plateformes, à des enjeux économiques, techniques, technologiques, juridiques, de préservation, etc., qu’il est primordial de cerner et de mettre en lumière. De plus, selon leur modèle, les plateformes, archives et bibliothèques numériques ouvrent différentes possibilités qu’il convient de répertorier et de présenter plus en détail. Enfin, il s’avère essentiel de réfléchir aux différentes conceptions du libre accès qu’elles proposent et aux différents modèles économiques pour diffuser les publications et les savoirs en libre accès qu’elles utilisent, des modèles qui sont tributaires, dans certains cas, des choix politiques effectués par les gouvernements.

À l’occasion de ce colloque, nous avons donc souhaité réunir différentes personnes engagées dans la création et la gestion de plateformes, d’archives ouvertes et de bibliothèques numériques en libre accès et des technologies qu’elles utilisent, des acteurs du monde des bibliothèques et de l’édition savante, mais aussi des chercheurs, des enseignants et des contributeurs qui s’intéressent à divers aspects de ces plateformes. Ce colloque nous permettra de réfléchir ensemble à différents enjeux auxquels sont confrontées les plateformes, les archives et les bibliothèques numériques francophones, mais aussi de discuter des possibilités qu’elles ouvrent et des effets qu’elles ont sur la recherche en sciences humaines et sociales.

2017 : Colloque « Et si la recherche scientifique ne pouvait pas être neutre? », Montréal 10-12 mai 2017

2016 : Colloque international « Justice cognitive, science ouverte et valorisation des savoirs locaux », Université de Yaoundé 2, Yaoundé, Cameroun 25-27 mai

2016 : « Des sciences métissées sont-elles possibles? Réflexions sur la pluralité des normes, des savoirs et des pratiques en science », Montréal, UQAM, 12-13 mai 2016 (ACFAS)

Dans la lignée des travaux de l’anthropologue JL Amselle, on peut définir le métissage comme un processus continuel d’interactions entre plusieurs cultures qui transforme ces dernières d’une manière ou d’une autre. Autrement dit, le métissage désigne un processus par lequel toutes les cultures qui se rencontrent en sortent modifiées, ayant absorbé au moins quelques traits des autres. Le métissage se distingue alors du rapport de forces qui conduit une des cultures à imposer aux autres ses savoirs, ses représentations du monde, ses normes et ses pratiques sans se transformer elle-même, phénomène bien connu des études du colonialisme et de la mondialisation.

La science contemporaine est, dans une perspective constructiviste, une production culturelle étroitement liée à la modernité européenne et, depuis le 20e siècle, anglosaxonne, ce qui se traduit par des normes, des pratiques et un régime de vérité bien particulier, dominé par le post-positivisme. Ce régime de vérité exclut du champ scientifique de nombreuses pratiques de connaissance qui proviennent notamment des cultures non anglo-saxonnes, des pays des Suds ou des milieux non scientifiques. Ces pratiques sont-elles condamnées à exister en parallèle ou aux marges du champ scientifique, plus ou moins invisibles, ou peut-on imaginer des sciences métissées, qui acceptent de se laisser modifier par la rencontre avec d’autres savoirs, d’autres normes, d’autres pratiques de connaissance?

Ce colloque propose d’explorer à travers des travaux d’épistémologie sociale et politique et des cas concrets de métissage réussi ou impossible. Différents axes sont proposés: la rencontre de savoirs de différentes disciplines, de savoirs inspirés par des postures épistémologiques variées, de savoirs universitaires du Nord et du Sud, de savoirs scientifiques et artistiques, de savoirs scientifiques et non scientifiques, par exemple dans le cas des sciences participatives et citoyennes.

2016 : « La science ouverte et le libre accès aux ressources scientifiques : un outil de développement durable ? », Port-au-Prince, Hôtel Le Plaza, 3 et 4 mars 2016.

Colloque organisé en collaboration avec le LADIREP, les Classiques de sciences sociales, l’INUFOCAD et CUCI.

La science ouverte renvoie, d’une part, à de nouvelles manières de pratiquer la recherche scientifique dans tous les domaines : accès libre aux publications scientifiques (grâce aux archives ouvertes), revues en libre accès, partage des données, science en ligne, partage des bibliographies, recherche-action participative, ouverture de la recherche et des universités vers la société civile, démocratie scientifique, etc. D’autre part, elle implique une réflexion critique sur l’ordre normatif dominant de la science contemporaine et le désir de rétablir un certain équilibre en créant plus de justice cognitive (De Sousa Santos 2007), plus de respect et de visibilité pour la science faite dans les pays du Sud. Bien que de plus en plus considérée comme un outil d’empowerment dans le cadre d’une démarche de développement durable, elle est peu connue en Haïti, tout comme dans d’autres pays francophones du Sud.

Ce colloque international vise à présenter la science ouverte aux universitaires haïtiens sous la forme d’exposés approfondis de la part d’experts internationaux et haïtiens, suivis d’ateliers de discussion et de tables rondes qui seront l’occasion de débattre des freins à l’adoption des pratiques de science ouverte dans les universités haïtiennes et de proposer des mesures visant cette adoption. La formule de ce colloque permettra un large temps de parole aux participants.

Dans la lignée des travaux de l’anthropologue JL Amselle, on peut définir le métissage comme un processus continuel d’interactions entre plusieurs cultures qui transforme ces dernières d’une manière ou d’une autre. Autrement dit, le métissage désigne un processus par lequel toutes les cultures qui se rencontrent en sortent modifiées, ayant absorbé au moins quelques traits des autres. Le métissage se distingue alors du rapport de forces qui conduit une des cultures à imposer aux autres ses savoirs, ses représentations du monde, ses normes et ses pratiques sans se transformer elle-même, phénomène bien connu des études du colonialisme et de la mondialisation.

La science contemporaine est, dans une perspective constructiviste, une production culturelle étroitement liée à la modernité européenne et, depuis le 20e siècle, anglosaxonne, ce qui se traduit par des normes, des pratiques et un régime de vérité bien particulier, dominé par le post-positivisme. Ce régime de vérité exclut du champ scientifique de nombreuses pratiques de connaissance qui proviennent notamment des cultures non anglo-saxonnes, des pays des Suds ou des milieux non scientifiques. Ces pratiques sont-elles condamnées à exister en parallèle ou aux marges du champ scientifique, plus ou moins invisibles, ou peut-on imaginer des sciences métissées, qui acceptent de se laisser modifier par la rencontre avec d’autres savoirs, d’autres normes, d’autres pratiques de connaissance?

Ce colloque propose d’explorer à travers des travaux d’épistémologie sociale et politique et des cas concrets de métissage réussi ou impossible. Différents axes sont proposés: la rencontre de savoirs de différentes disciplines, de savoirs inspirés par des postures épistémologiques variées, de savoirs universitaires du Nord et du Sud, de savoirs scientifiques et artistiques, de savoirs scientifiques et non scientifiques, par exemple dans le cas des sciences participatives et citoyennes.

2015 : « Ouvrir la science pour mieux la partager, du Nord au Sud de la Francophonie », Québec, Musée de la civilisation, 11 septembre 2015

Selon l’éthos de la science moderne décrit dans le célèbre article de Robert Merton (1942), la science a pour vocation l’universalité. Pourtant, les classements des revues scientifiques et les palmarès des universités montrent constamment une immense prépondérance de la science en anglais, produite et publiée dans les universités anglophones des pays du Nord sur des thèmes qui intéressent les scientifiques et les décideurs de ces pays. D’autre part, les articles scientifiques qui servent à communiquer, diffuser et évaluer cette science anglo-saxonne sont souvent inaccessibles aux personnes qui ne sont pas rattachées à ces universités, notamment les citoyens et citoyennes qui ne font pas de recherche (même s’ils la financent par leurs impôts) et les membres des universités des pays du Sud qui n’ont pas les moyens de s’abonner à ces revues. Les jeunes chercheurs et chercheuses du monde entier se persuadent qu’il faut publier en anglais dans des revues appartenant à des éditeurs commerciaux pour améliorer leur cv. La science contemporaine est-elle vraiment universelle ? On peut en douter.

Peut-on ouvrir cette science fermée à ceux et celles qui ne sont pas dans son orbite pour mieux la partager et la rendre véritablement universelle ? Ce questionnement est au coeur de ce qu’on appelle le mouvement de la science ouverte, qui se propose comme cadre normatif alternatif à celui de la science conventionnelle. Bien qu’hétérogène dans ses pratiques et ses valeurs, la science ouverte propose l’idéal du libre partage des connaissances. Dans sa forme « engagée », elle cherche à valoriser le droit de publier dans sa langue, le travail collaboratif, la justice cognitive, le rapprochement entre la science et la société; en bref, elle voit la science comme un « bien commun ». Le mouvement du libre accès aux publications scientifiques (par le biais des revues ou des dépôts institutionnels) fait partie de la science ouverte, mais aussi la création de lieux alternatifs de recherche (tels les laboratoires ouverts, les laboratoires vivants et les boutiques de sciences), l’ouverture et le partage des données de recherche et bibliographiques, l’écriture scientifique collaborative, le recours au web 2.0 et aux réseaux sociaux pour valoriser les recherches, l’intérêt pour les savoirs locaux, les sciences citoyennes et participatives, la critique des pratiques conventionnelles d’évaluation par les pairs et la priorité accordée aux logiciels libres et aux licences ouvertes.

À quoi pourrait ressembler cette science ouverte, inclusive, aspirant à un véritable universalisme? Quels sont les obstacles à dépasser et les potentialités à explorer? Ce colloque réunit des chercheurs et des chercheuses du Nord au Sud de la Francophonie qui proposeront leurs réflexions et témoignages sur, entre autres, le libre accès et ses différentes modalités au Québec et en Afrique francophone, la science ouverte comme outil de développement durable, les obstacles aux pratiques scientifiques ouvertes, les rapports entre science et démocratie au nord et au sud de la Francophonie.

Selon l’éthos de la science moderne décrit dans le célèbre article de Robert Merton (1942), la science a pour vocation l’universalité. Pourtant, les classements des revues scientifiques et les palmarès des universités montrent constamment une immense prépondérance de la science en anglais, produite et publiée dans les universités anglophones des pays du Nord sur des thèmes qui intéressent les scientifiques et les décideurs de ces pays. D’autre part, les articles scientifiques qui servent à communiquer, diffuser et évaluer cette science anglo-saxonne sont souvent inaccessibles aux personnes qui ne sont pas rattachées à ces universités, notamment les citoyens et citoyennes qui ne font pas de recherche (même s’ils la financent par leurs impôts) et les membres des universités des pays du Sud qui n’ont pas les moyens de s’abonner à ces revues. Les jeunes chercheurs et chercheuses du monde entier se persuadent qu’il faut publier en anglais dans des revues appartenant à des éditeurs commerciaux pour améliorer leur cv. La science contemporaine est-elle vraiment universelle ? On peut en douter.

Peut-on ouvrir cette science fermée à ceux et celles qui ne sont pas dans son orbite pour mieux la partager et la rendre véritablement universelle ? Ce questionnement est au coeur de ce qu’on appelle le mouvement de la science ouverte, qui se propose comme cadre normatif alternatif à celui de la science conventionnelle. Bien qu’hétérogène dans ses pratiques et ses valeurs, la science ouverte propose l’idéal du libre partage des connaissances. Dans sa forme « engagée », elle cherche à valoriser le droit de publier dans sa langue, le travail collaboratif, la justice cognitive, le rapprochement entre la science et la société; en bref, elle voit la science comme un « bien commun ». Le mouvement du libre accès aux publications scientifiques (par le biais des revues ou des dépôts institutionnels) fait partie de la science ouverte, mais aussi la création de lieux alternatifs de recherche (tels les laboratoires ouverts, les laboratoires vivants et les boutiques de sciences), l’ouverture et le partage des données de recherche et bibliographiques, l’écriture scientifique collaborative, le recours au web 2.0 et aux réseaux sociaux pour valoriser les recherches, l’intérêt pour les savoirs locaux, les sciences citoyennes et participatives, la critique des pratiques conventionnelles d’évaluation par les pairs et la priorité accordée aux logiciels libres et aux licences ouvertes.

À quoi pourrait ressembler cette science ouverte, inclusive, aspirant à un véritable universalisme? Quels sont les obstacles à dépasser et les potentialités à explorer? Ce colloque réunit des chercheurs et des chercheuses du Nord au Sud de la Francophonie qui proposeront leurs réflexions et témoignages sur, entre autres, le libre accès et ses différentes modalités au Québec et en Afrique francophone, la science ouverte comme outil de développement durable, les obstacles aux pratiques scientifiques ouvertes, les rapports entre science et démocratie au nord et au sud de la Francophonie.

2015 : Critiquer la science aujourd’hui : pourquoi? Comment? (26 et 26 mai, Rimouski)

La science est bien plus qu’un ensemble de connaissances visant à comprendre le monde et à le modifier par des interventions. C’est aussi un réseau international d’institutions de recherche reliées aux universités ou à l’industrie, un marché de diffusion des connaissances dont les finalités sont variées (commerce, développement, innovation, etc.), un système socio-économique producteur de prestige, de richesse et de pouvoir et un label souvent utilisé comme une certification de qualité – d’objectivité et de vérité. Selon le cadre normatif dominant de la science actuelle, tout travail qui aspire à la qualité de « scientifique » doit être basé sur des données probantes, sur l’évaluation par les pairs dans des revues reconnues ou avec un facteur d’impact élevé, reposer sur une revue exhaustive des contributions scientifiques sur le domaine et une méthodologie reconnue et éprouvée, entre autres. C’est à partir de ce cadre normatif que sont qualifiés de « charlatans » ou d’esprits irrationnels ceux et celles qui contestent la fiabilité des vaccins, le changement climatique, le progrès apporté par les OGM, etc. Alors que certains milieux politiques semblent mépriser ouvertement les connaissances scientifiques lorsque vient le temps des décisions, l’expression « la science montre que… » est souvent utilisée pour justifier tel ou tel choix politique ou pour disqualifier des propositions concurrentes. Pourtant, il n’est jamais possible de parvenir à un résultat définitif ou éternel en science : une connaissance scientifique est toujours un modèle, une manière de représenter le réel qui est propre à un moment historique et qui est vouée à se transformer. La critique et le doute font partie intégrante du processus du production des connaissances.

Dans ce contexte, la critique de science apparait comme un exercice délicat. Est-ce pour cette raison que le cadre normatif dominant de la science semble la réserver aux pairs, aux collègues du domaine? Quelle est la place de la critique externe, qu’elle vienne d’autres disciplines, de l’État, de l’industrie ou de la société civile, dans le travail scientifique? Cette critique pose parfois des questions cruciales aux scientifiques, à leurs institutions et au cadre normatif dominant de la science. Ce sont ces questions que nous souhaitons explorer dans ce colloque. Par exemple, comment dénoncer l’influence des conflits d’intérêts sur une partie de la recherche biomédicale sans pour autant nuire à la crédibilité de ce domaine de recherche? Comment communiquer la science en laissant au public la possibilité légitime de douter et de questionner les savoirs présentés? Comment stimuler la confiance dans l’institution scientifique sans exiger du public une admiration béate? Les scientifiques peuvent-ils et savent-ils accepter la critique externe sans crainte de perdre leur autorité, leur pouvoir de véridiction, comme dirait Michel Foucault? La critique de l’ordre normatif dominant de la science, par exemple dans les études post-coloniales ou féministes ou – de manière plus tacite – dans le mouvement de la science ouverte, est-elle « anti-science » ou évoque-t-elle plutôt le désir d’une évolution de ce cadre

2014 : Les politiques scientifiques, au carrefour entre l’État, la société et le monde scientifique (15 mai 2014)

L’élaboration des politiques scientifiques  nationales (ou stratégies de recherche et d’innovation) offre aux  sociétés, ou, du moins, à leurs représentants, l’occasion de faire des choix quant aux domaines de recherche et projets scientifiques qui seront soutenus par les institutions et les fonds publics. Des finalités et des idéaux variés, tels que le soutien au développement économique, l’accroissement des connaissances fondamentales, la recherche de solutions à des problèmes concrets, etc. pourront être soit privilégiés soit abandonnés, tout comme des disciplines ou des secteurs de la recherche (recherche universitaire, recherche dans les organismes gouvernementaux, recherche dans les entreprises, etc.). De la même façon, les politiques scientifiques peuvent conduire un État à encourager ou à délaisser certaines formes d’interactions entre le monde scientifique et le reste de la société, ainsi que certaines valeurs collectives propres au monde scientifique (libre accès aux publications,  responsabilité sociale et environnementale des universités, économie du  savoir, etc.).

Au moment où les choix du gouvernement fédéral canadien en matière de recherche et d’innovation suscitent des controverses à l’échelle du pays et où le Québec se dote finalement d’une Politique nationale de la recherche et de l’innovation (PNRI), il apparaît essentiel de réfléchir aux processus d’élaboration et de  réception des politiques scientifiques québécoise et canadienne, de mettre en évidence les choix qui ont été faits, d’anticiper leurs conséquences possibles et d’explorer les possibilités pour l’avenir. En particulier, il nous semble essentiel de comprendre comment impliquer davantage les chercheurs et les autres citoyens dans les réflexions préalables à ces politiques scientifiques et dans leur évaluation.

L’élaboration des politiques scientifiques nationales (ou stratégies de recherche et d’innovation) offre aux  sociétés, ou, du moins, à leurs représentants, l’occasion de faire des choix quant aux domaines de recherche et projets scientifiques qui seront soutenus par les institutions et les fonds publics. Des finalités et des idéaux variés, tels que le soutien au développement économique, l’accroissement des connaissances fondamentales, la recherche de solutions à des problèmes concrets, etc. pourront être soit privilégiés soit abandonnés, tout comme des disciplines ou des secteurs de la recherche (recherche universitaire, recherche dans les organismes gouvernementaux, recherche dans les entreprises, etc.). De la même façon, les politiques scientifiques peuvent conduire un État à encourager ou à délaisser certaines formes d’interactions entre le monde scientifique et le reste de la société, ainsi que certaines valeurs collectives propres au monde scientifique (libre accès aux publications, responsabilité sociale et environnementale des universités, économie du savoir, etc.).

Au moment où les choix du gouvernement fédéral  canadien en matière de recherche et d’innovation suscitent des controverses à l’échelle du pays et où le Québec se dote finalement d’une Politique nationale de la recherche et de l’innovation (PNRI), il apparaît essentiel de réfléchir aux processus d’élaboration et de  réception des politiques scientifiques québécoise et canadienne, de mettre en évidence les choix qui ont été faits, d’anticiper leurs conséquences possibles et d’explorer les possibilités pour l’avenir. En particulier, il nous semble essentiel de comprendre comment impliquer davantage les chercheurs et les autres citoyens dans les réflexions  préalables à ces politiques scientifiques et dans leur évaluation.

Les  différentes communications et tables rondes proposées par ce colloque, parrainé par l’Association science et bien commun et la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université, visent à  parcourir cette thématique et à déboucher sur des propositions d’action destinées à rendre nos politiques scientifiques plus démocratiques et  équitables. Ces propositions seront formulées collectivement lors des  deux ateliers de l’après-midi et diffusées ensuite sur le site de  l’Association science et bien commun (https://www.scienceetbiencommun.org).

Finalement, l’Association science et bien commun proposera un portrait de ses réalisations et projets en cours lors de la synthèse du colloque, ouverte au grand public.

2013 : La révolution de la science ouverte et de l’accès libre – État des débats et des enjeux (6-8 mai 2013)

La science ouverte (open science) recouvre au moins quatre grands aspects de la pratique scientifique : 1. l’accès libre pour tous les internautes à toutes les publications scientifiques arbitrées par les pairs (le libre accès), 2. le partage en ligne des données de recherche (la science en ligne), 3. la science collaborative (ou citoyenne) qui inclut des chercheurs non professionnels dans les projets de recherche et, 4. la science 2.0 qui regroupe les réseaux sociaux et blogs où s’expriment de plus en plus les chercheurs, y compris pour présenter et mettre en débat leurs hypothèses. L’existence même de ces nouvelles pratiques est une révolution par rapport aux pratiques conventionnelles de la science : articles publiés dans des revues payantes, données protégées ou secrètes, exclusion des non-pairs, confinement à la parole scientifique institutionnelle (dans les revues ou les livres). Selon les pays, les universités et les disciplines, cette révolution s’effectue à des vitesses différentes. Où en sont les chercheurs et les universités francophones?

Afin d’éclairer les chercheurs et les administrateurs universitaires sur les avantages et les conséquences des différentes pratiques de la science ouverte, ce colloque rassemble des spécialistes de différents pays qui feront un état des lieux et des débats sur trois de ces thèmes. Cet état des lieux permettra aussi de débattre de la façon dont ces pratiques devraient être considérées dans les programmes de recherche et de formation des universités québécoises et dans la future politique nationale de recherche et d’innovation du Québec. Une table ronde sur les dépôts institutionnels en accès libre rassemblera d’ailleurs des représentants de la plupart des universités québécoises.

2012 : La science que nous voulons (8 mai 2012)

2011 : Une autre science est possible : science collaborative, science ouverte, science engagée, contre la marchandisation du savoir (9-11 mai 2011)

Depuis les années 1990, l’adoption sans débat public de l’économie du savoir par les politiques publiques scientifiques des pays riches transforme la pratique de la science. En insistant sur la nécessité de « découvertes brevetables et commercialisables » et sur les partenariats avec le secteur privé, l’État semble privilégier une « science performante » évaluée au nombre de publications ou aux retombées financières.
Ce modèle industriel de la recherche scientifique a de nombreuses conséquences, notamment sur la qualité et la pertinence sociale de la science produite, ainsi que sur l’avenir des sciences sociales et humaines et des recherches qui visent le bien commun. Ce que certains nomment la « science néolibérale » a aussi des impacts négatifs sur l’intégrité et l’éthique de la recherche.

Il existe d’autres façons de faire de la science qui privilégient des valeurs différentes, notamment la collaboration, le partage, l’ouverture, l’accessibilité, la transparence. Nous souhaitons les faire connaître et les proposer comme sources d’inspiration ou comme contribution possible de la science à la paix, au respect des droits de la personne, à la justice, à la protection de l’environnement et à la redistribution équitable des richesses entre les pays du Nord et ceux du Sud.

Dans le cadre de ce colloque pluridisciplinaire, nous proposons deux grandes thématiques : d’une part, l’économie du savoir et ses conséquences, notamment sur l’éthique des sciences, la pratique scientifique, les politiques ou l’environnement, de même que ses retombées sociales et économiques. D’autre part, nous souhaitons présenter des exemples d’autres façons de pratiquer la recherche scientifique, tels que a) la science collaborative; b) la science ouverte (science en ligne, science 2.0), rendant accessibles ses données et c) la science engagée privilégiant la pertinence sociale et politique d’une pratique de recherche qui se met à l’écoute des valeurs communes.

L’activité réunira près de 50 scientifiques, du Canada, de la France, des États-Unis et d’Haïti représentant des disciplines variées : la chimie, l’ingénierie, la communication, les sciences politiques, la santé, le milieu communautaire, l’éducation, la sociologie, l’aménagement, l’histoire, l’administration, le journalisme, les arts, etc.