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Fonds Florence-Piron

Florence Piron

Présidente fondatrice de l’Association science et bien commun et directrice des Éditions science et bien commun jusqu’à son décès en avril 2021, Florence Piron était anthropologue, éthicienne et éditrice. Professeure titulaire au Département d’information et de communication de l’Université Laval, elle y enseignait la pensée critique à travers des cours pluridisciplinaires sur l’éthique, la démocratie et le vivre-ensemble. En plus de l’Association science et bien commun, elle est la fondatrice de la boutique des sciences et des savoirs Accès savoirs de l’Université Laval et du Laboratoire international de recherche-action sur la justice cognitive, la science ouverte et les communs (LIRAJ). Intéressée par les liens entre l’université, la société et la culture (l’éthique), à la fois en tant que chercheuse et militante pour une science plus ouverte, plus inclusive, socialement responsable et tournée vers le bien commun, elle intervenait oralement et par écrit dans une grande diversité de milieux, que ce soit dans le monde universitaire ou en dehors, et adorait concevoir et animer des sites web et des groupes Facebook.

Florence Piron a été au cœur de plusieurs projets de recherche-action depuis 2010, visant à valoriser et diffuser en libre accès les savoirs universitaires d’Afrique subsaharienne francophone et d’Haïti, ainsi qu’à développer la capacité de recherche endogène dans ces régions du monde. En particulier, le projet SOHA (2015-2017), qui portait sur la science ouverte comme outil de justice cognitive et de développement du pouvoir d’agir en Haïti et en Afrique, l’a amenée à collaborer avec des dizaines d’étudiant-e-s, de doctorant-e-s et de professeur-e-s de toute l’Afrique et d’Haïti. Le réseau qui en est né a permis de mener une grande enquête participative sur les injustices cognitives vécues dans les universités africaines et haïtiennes, de créer le DICAMES (archive numérique du CAMES), de mettre en place la plateforme d’aide à la recherche ScienceAfrique, de lancer le Grenier des savoirs, un bouquet de revues panafricaines multidisciplinaires, et de soutenir la création d’une dizaine de boutiques des sciences et des savoirs en Afrique et en Haïti.

Les doctorants et doctorantes qu’elle encadrait travaillaient sur les rapports science-société, la science ouverte, le numérique éducatif, les consultations publiques en Afrique, la francophonie, le développement local et les mouvements sociaux. En tant qu’éditrice, son travail bénévole lui permettait d’incarner dans l’action son engagement pour une science libre et pluriverselle.

Le Fonds Florence-Piron a été lancé le 26 mai 2021, soit un mois après le décès de Florence Piron.

Suivant ses souhaits, exprimés en prévision de son départ, le Fonds Florence-Piron poursuit trois objectifs :
1) Soutenir les Éditions science et bien commun  (ÉSBC), la maison d’édition fondée par Florence Piron publiant des livres scientifiques en libre accès, provenant du Nord comme des Suds.
2) Soutenir le Grenier des savoirs, un portail en ligne de revues scientifiques panafricaines en libre accès, valorisant la pluralité des savoirs.
3) Créer et financer le Prix Florence-Piron, qui soutient chaque année, par un ou deux prix totalisant au moins 1000 $CAD, un-e ou deux étudiant-e-s inscrit-e-s à une université africaine ou haïtienne et contribuant à la recherche en sciences humaines et sociales sur l’un des thèmes de son anthologie La gravité des choses. Amour, recherche, éthique et politique.

Le comité du Fonds Florence-Piron est composé de ses deux filles, Sarah-Anne et Élisabeth Arsenault, et de sa soeur, Laure-Hélène Piron. Pour contacter le comité, veuillez écrire à : fondsflorencepiron@gmail.com.

Il est gracieusement hébergé par l’Association science et bien commun, dont il soutient en échange deux chantiers (les Éditions science et bien commun et le Grenier des savoirs).

Pour faire un don

Le Fonds Florence-Piron existe grâce aux dons des personnes qui croient en sa mission et qui veulent aider à faire germer les nombreuses graines qu’elle a plantées de son vivant.

Pour faire un don au Fonds Florence-Piron, vous pouvez passer par la plateforme GoFundMe : https://www.gofundme.com/f/gcam5-contribuez-au-fonds-florencepiron.

Vous pouvez également effectuer un virement bancaire (y compris international) à l’aide des informations suivantes :

  • Nom du bénéficiaire : Association science et bien commun/ Association for science and common good
  • Adresse du bénéficiaire : 855, avenue Moncton, Québec (Québec), Canada, G1S 2Y4
  • Code BIC/SWIFT : CCDQCAMM
  • Banque : Fédération des caisses Desjardins du Québec
  • Adresse de la banque : 100, rue des Commandeurs, Lévis (Québec), Canada, G6V 7N5
  • Succursale/caisse [virement international] : CC081520186
  • Transit/branch : 20186
  • Institution : 815
  • No de compte : 0815-20186-601043-3

Williamson Ornéus, gagnant du Prix Florence-Piron 2023

Financé par le Fonds Florence-Piron grâce à la générosité de ses donateurs et donatrices, le Prix Florence-Piron vise à faire connaître et rayonner les travaux de Florence Piron et à poursuivre son combat pour une science ouverte, juste, éthique, responsable et décoloniale. Il récompense annuellement des étudiant-e-s de master ou de doctorat d’universités africaines ou haïtiennes qui auront produit une réflexion originale, critique et personnelle à partir de l’un des textes de Florence Piron apparaissant dans son anthologie La gravité des choses. Amour, recherche, éthique et politique. Les candidat-e-s doivent également réfléchir à l’application concrète des idées de Florence Piron dans leurs activités de jeunes chercheurs et chercheuses des Suds.

Le gagnant de l’édition 2023 est Williamson Ornéus, étudiant à l’Université d’État d’Haïti (Port-au-Prince). Son texte original, intitulé « Vers ma libération cognitive », entretient un brillant dialogue avec les idées défendues par Florence Piron dans son article « L’amoralité du positivisme institutionnel » (2019). Williamson Ornéus se mérite ainsi une bourse de 1000 CAD$ et son texte est désormais disponible ici même, sur le site web de l’Association science et bien commun.

Pour lire ou télécharger le texte gagnant, veuillez cliquer ici : https://www.scienceetbiencommun.org/wp-content/uploads/2024/07/Vers-ma-liberation-cognitive.pdf.

Biographie de Williamson Ornéus
Depuis tout jeune, je fuis des séances de cours pour retrouver les quelques bibliothèques à Martissant (troisième section communale de Port-au-Prince) où je nais et grandis. Mes lectures et sujets de discussion varient de la littérature littéraire haïtienne, sud-américaine, française et de l’Europe de l’Est, à la littérature scientifique sur des théories et pratiques de communication, le patrimoine culturel immatériel, géopolitique et problématique de la migration dans le monde, notamment la situation des Domínico-Haitianos. Ceci étant, j’écris des articles d’opinion dans des journaux de la capitale de mon pays et soumets des propositions à des revues scientifiques.
Ancien étudiant de la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État d’Haïti où j’obtiens ma licence en Communication sociale, je suis actuellement en train d’achever un parcours d’études de maitrise en Histoire, mémoire et patrimoine dans cette même université, dans le cadre d’un partenariat avec l’Université Laval.

La prochaine édition du Prix Florence-Piron sera lancée au mois d’août 2024. Si vous étudiez au 2e ou 3e cycle en sciences humaines et sociales dans une université africaine ou haïtienne, n’hésitez pas à poser votre candidature!

J’ai abandonné la fiction de la neutralité axiologique afin de réintroduire de la pensée, de l’éthique et de la quête de sens dans mon activité scientifique. Depuis ma naissance intellectuelle, je tente la responsabilité pour autrui et le refus de l’indifférence dans l’écriture scientifique, sans être certaine de réussir. Ma critique de l’injonction de neutralité axiologique, d’emblée éthique et engagée, exprime le refus radical d’exclure la pensée de la science et l’éthique du savoir.

Florence Piron, conclusion de l’article « L’amoralité du positivisme institutionnel. L’épistémologie du lien comme résistance » (2019). https://scienceetbiencommun.pressbooks.pub/gravite/chapter/40/