12-13 mai 2016, Montréal, UQAM
Responsable(s) :
Florence Piron, Université Laval
Mélissa Lieutenant-Gosselin, Université Laval
Émilie Tremblay, UQAM – Université du Québec à Montréal
Dans la lignée des travaux de l’anthropologue JL Amselle, on peut définir le métissage comme un processus continuel d’interactions entre plusieurs cultures qui transforme ces dernières d’une manière ou d’une autre. Autrement dit, le métissage désigne un processus par lequel toutes les cultures qui se rencontrent en sortent modifiées, ayant absorbé au moins quelques traits des autres. Le métissage se distingue alors du rapport de forces qui conduit une des cultures à imposer aux autres ses savoirs, ses représentations du monde, ses normes et ses pratiques sans se transformer elle-même, phénomène bien connu des études du colonialisme et de la mondialisation.
La science contemporaine est, dans une perspective constructiviste, une production culturelle étroitement liée à la modernité européenne et, depuis le 20e siècle, anglosaxonne, ce qui se traduit par des normes, des pratiques et un régime de vérité bien particulier, dominé par le post-positivisme. Ce régime de vérité exclut du champ scientifique de nombreuses pratiques de connaissance qui proviennent notamment des cultures non anglo-saxonnes, des pays des Suds ou des milieux non scientifiques. Ces pratiques sont-elles condamnées à exister en parallèle ou aux marges du champ scientifique, plus ou moins invisibles, ou peut-on imaginer des sciences métissées, qui acceptent de se laisser modifier par la rencontre avec d’autres savoirs, d’autres normes, d’autres pratiques de connaissance?
Ce colloque propose d’explorer à travers des travaux d’épistémologie sociale et politique et des cas concrets de métissage réussi ou impossible. Différents axes sont proposés: la rencontre de savoirs de différentes disciplines, de savoirs inspirés par des postures épistémologiques variées, de savoirs universitaires du Nord et du Sud, de savoirs scientifiques et artistiques, de savoirs scientifiques et non scientifiques, par exemple dans le cas des sciences participatives et citoyennes.
Jeudi 12 Mai 2016
Mot de bienvenue
Thème 1 : Recherche collaborative ou partenariale, savoirs locaux et territoires : exemples du Québec, de France et du Cameroun
Thème 2 : Influences de la société civile sur la recherche scientifique
Présidence/animation : Thomas MBOA NKOUDOU Université Laval
Thème 3 : Inclusion ou exclusion des savoirs des Suds dans la science
Thème 4 : Enjeux épistémologiques et politiques du métissage des sciences
Vendredi 13 Mai 2016
Thème 5 : Le métissage des sciences dans l’éducation : enjeux et pratiques
10:30 : Pause
Thème 6 : Les sciences citoyennes font-elles une science plus inclusive?
Thème 7 : Pertinence des savoirs locaux, expérientiels, populaires
Thème 8 : Buen vivir, Swaraj, Ubuntou, Kubaho et Se mèt tèt ki veye tèt : quelques épistémologies des Suds
15 h 30 – 16 h 45
Mot de clôture