Les politiques scientifiques, au carrefour entre l’État, la société et le monde scientifique. Bilan et propositions.
Responsable(s)
Florence Piron, Université Laval, Mélissa Lieutenant-Gosselin, Université Laval, Émilie Tremblay, UQAM – Université du Québec à Montréal
Description
L’élaboration des politiques scientifiques nationales (ou stratégies de recherche et d’innovation) offre aux sociétés, ou, du moins, à leurs représentants, l’occasion de faire des choix quant aux domaines de recherche et projets scientifiques qui seront soutenus par les institutions et les fonds publics. Des finalités et des idéaux variés, tels que le soutien au développement économique, l’accroissement des connaissances fondamentales, la recherche de solutions à des problèmes concrets, etc. pourront être soit privilégiés soit abandonnés, tout comme des disciplines ou des secteurs de la recherche (recherche universitaire, recherche dans les organismes gouvernementaux, recherche dans les entreprises, etc.). De la même façon, les politiques scientifiques peuvent conduire un État à encourager ou à délaisser certaines formes d’interactions entre le monde scientifique et le reste de la société, ainsi que certaines valeurs collectives propres au monde scientifique (libre accès aux publications, responsabilité sociale et environnementale des universités, économie du savoir, etc.).
Au moment où les choix du gouvernement fédéral canadien en matière de recherche et d’innovation suscitent des controverses à l’échelle du pays et où le Québec se dote finalement d’une Politique nationale de la recherche et de l’innovation (PNRI), il apparaît essentiel de réfléchir aux processus d’élaboration et de réception des politiques scientifiques québécoise et canadienne, de mettre en évidence les choix qui ont été faits, d’anticiper leurs conséquences possibles et d’explorer les possibilités pour l’avenir. En particulier, il nous semble essentiel de comprendre comment impliquer davantage les chercheurs et les autres citoyens dans les réflexions préalables à ces politiques scientifiques et dans leur évaluation.
Les différentes communications et tables rondes proposées par ce colloque, parrainé par l’Association science et bien commun et la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université, visent à parcourir cette thématique et à déboucher sur des propositions d’action destinées à rendre nos politiques scientifiques plus démocratiques et équitables. Ces propositions seront formulées collectivement lors des deux ateliers de l’après-midi et diffusées ensuite sur le site de l’Association science et bien commun (https://www.scienceetbiencommun.org).
Finalement, l’Association science et bien commun proposera un portrait de ses réalisations et projets en cours lors de la synthèse du colloque, ouverte au grand public.
Local : Pavillon John Molson de l’Université Concordia – salle MB 5.265
Adresse exacte : 1450, rue Guy (près du boul. de Maisonneuve), Montréal
Mot de bienvenue : 8 h 50 – 9 h
Présentation du colloque
Florence Piron Université Laval
Les politiques scientifiques : la situation actuelle
Horaire : 9 h 00 – 10 h 30
Présidence/animation : Florence Piron Université Laval
09:00
L’analyse des politiques scientifiques : des idées en action
Jean Bernatchez UQAR – Université du Québec à Rimouski
L’analyse des politiques publiques s’est affranchie de la discipline fondatrice, la science politique, pour devenir un domaine du savoir transdisciplinaire qui intéresse des chercheurs et des praticiens associés à de nombreux secteurs de la vie en société. L’adoption de politiques scientifiques s’observe aux États-Unis à compter d’après la Seconde guerre mondiale. Au Québec, c’est à partir des années 1960 que l’État propose quelques initiatives de régulation de la science. Une politique, c’est un plan d’action qui vise à faire de l’ordre dans un secteur donné. C’est un lieu où les acteurs se livrent une joute politique pour promouvoir leurs intérêts et maîtriser les ressources. C’est aussi un espace au sein duquel les acteurs vont construire et exprimer un rapport au monde qui renvoie à la manière dont ils perçoivent le réel et ce que le monde devrait être. Les politiques scientifiques, ce sont des idées en action, agencées en fonction d’une « vision du monde » construite et promue par les acteurs, principalement les médiateurs qui profitent de fenêtres d’opportunité pour défendre leurs idées et leurs intérêts. Les politiques scientifiques du Québec et du Canada sont-elles toujours des outils d’émancipation nationale comme c’était le cas auparavant, ou ne sont-elles pas devenues des instruments d’ajustement structurel aux normes du marché mondialisé.
09:30
La Politique nationale de recherche et d’innovation du Québec (PNRI) : portrait et enjeux
Martin Maltais Université Laval
Cette communication décrira le processus d’élaboration de la PNRI et les grands objectifs auxquels elle a cherché à répondre. Quelles valeurs et priorités défend-elle? Quelle était la marge de manoeuvre du gouvernement? Comment les auteurs de la PNRI ont-il arbitré entre les acteurs dont les demandes étaient forcément différentes? Qu’a apporté le processus de consultation mené par l’ADRIQ et l’ACFAS en 2012? Quelles leçons en tirer pour l’avenir?
10:00
La politique scientifique du gouvernement fédéral : état de la situation et vision alternative
Laurin Liu Chambre des communes
Cette communication décrira la politique scientifique fédérale et son effet sur la capacité du gouvernement à servir l’intérêt public. Quelles valeurs et priorités défend-elle? Quel rôle attribue-t-elle aux sciences? Comment replacer la science au cœur du processus de décision publique?
10:30
Pause
Table ronde 11 h 00 – 12 h 30 : « Politiques scientifiques et recherches universitaires »
Présidence/animation : Mélissa Lieutenant-Gosselin Université Laval
Participant(s): François Bergeron UQAM – Université du Québec à Montréal, Françoise Naudillon Université Concordia, Ève Séguin, UQAM, Max Roy FQPPU – Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université
12:30 – 14:00 : Dîner
Table ronde 14 h 00 – 15 h 30 : « La question du libre accès dans les politiques scientifiques. Situation dans les pays du Nord et dans les pays du Sud »
Présidence/animation : Émilie Tremblay
Participant(s): Jean-Claude Guédon UdeM – Université de Montréal, Samir Hachani Université Alger II, Dieyi Diouf, Université Cheik anta Diop, Dakar
15:30 Pause
Deux panels simultanés : 16 h 00 – 17 h 00
Atelier 1 : Comment intéresser les citoyens et citoyennes aux politiques scientifiques et les faire participer davantage au débat public? — Venez partager vos expériences et vos idées et développez avec nous un plan d’action pour l’avenir!
Panel
Participant(s): Pascal Lapointe Agence Science-Presse, Mélissa Lieutenant-Gosselin Université Laval
Atelier 2 : Comment intéresser les chercheurs et chercheuses aux politiques scientifiques et les faire participer davantage au débat public? — Venez partager vos expériences et vos idées et développez avec nous un plan d’action pour l’avenir!
Panel
Participant(s): Pierre Noreau AUF – Agence universitaire de la Francophonie, Émilie Tremblay UQAM – Université du Québec à Montréal
Horaire : 17 h 15 – 17 h 50
Synthèse du colloque et dévoilement des réalisations et projets de l’Association science et bien commun
Panel
Présidence/animation : Florence Piron Université Laval
Participant(s): Jean Bernatchez UQAR – Université du Québec à Rimouski, Mélissa Lieutenant-Gosselin Université Laval, Émilie Tremblay UQAM – Université du Québec à Montréal